La sobriété numérique - retour sur une vidéo pour The Shift Project

Les technologies numériques et des flux de données qu’elles produisent reposent sur des modes de production et des infrastructures bien réels. The Shift Project a donc souhaité prendre un cas d’étude pratique, la vidéo en ligne, pour démontrer toute la pollution cachée derrière les objets connectés, et leur participation au réchauffement climatique.

Benoît Crouzet

12/3/20253 min read

En 2019, j’ai co-réalisé une vidéo en flat-design pour The Shift Project, qui accompagne le rapport Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne. Ce rapport mettait en lumière un paradoxe : loin d’être “intangible” ou “dématérialisée”, la vidéo en ligne — tout comme l’ensemble du numérique — repose sur des infrastructures bien réelles, des centres de données, des réseaux et des terminaux, tous consommateurs d’énergie, et donc émetteurs de gaz à effet de serre.

Pendant plus d’une décennie j’ai dirigé une agence de communication ; je suis donc habitué à concevoir des visuels et des contenus pour des publics variés — chercheurs, décideurs, grand public. Mais ce travail avec The Shift Project m’a offert un terrain d’engagement particulier : communiquer non pas pour vendre un produit, mais pour sensibiliser à un enjeu global — la crise climatique liée au numérique.

Transformer les données d’un rapport scientifique en images claires, compréhensibles, engageantes — c’est là, selon moi, la puissance de la communication visuelle. La vidéo a été pensée pour rendre visible l’invisible : le coût énergétique caché derrière chaque clic, chaque flux, chaque vidéo lancée.

Pourquoi ce projet me parle ?
Les chiffres qui dérangent (et qu’on oublie souvent)

Quelques éléments marquants issus du rapport 2019 et de la réflexion de The Shift Project :

  • Le numérique représentait déjà ~ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) — un pourcentage équivalent à celui du transport aérien civil.

  • La consommation d’énergie du numérique augmente d’environ 9 % par an.

  • La vidéo en ligne représente à elle seule ~ 60 % du trafic global de données mondiales.

  • À elle seule, cette consommation de données pèse des centaines de millions de tonnes de CO₂ par an.

Autant de raisons pour lesquelles ce type de projet — visuel, pédagogique, engageant — est nécessaire pour “prendre conscience”.

La vidéo, outil de sensibilisation — mon rôle

Mon travail a consisté à traduire les constats du rapport en visuels simples, accessibles, sans jargon technique :

  • un style flat-design minimaliste pour concentrer l’attention sur le message,

  • des infographies animées pour rendre lisible l’empreinte énergétique du numérique,

  • un narratif clair, destiné à un public large (citoyens, étudiants, décideurs),

Le tout dans l’objectif de questionner nos usages du numérique — streaming, visionnage, flux — et d’inciter à la sobriété digitale.

Du rapport 2019 à 2025 : la sobriété numérique toujours d’actualité

Depuis 2019, la prise de conscience sur l’impact environnemental du numérique s’est accrue. Le besoin de GreenIT et d’autres collectifs pour quantifier la pollution numérique est aujourd’hui plus pressant que jamais.

Pourquoi cette vidéo reste pertinente aujourd’hui
  • Elle rappelle que “zapping numérique” = émission carbone, dès qu’on lance une vidéo en ligne.

  • Elle propose qu’on revienne à une sobriété volontaire dans nos usages numériques, pour que le progrès technique reste compatible avec les limites planétaires.

  • Elle montre que design + contenu scientifique = outil de sensibilisation efficace : un modèle de communication engagée.

📩 Contactez moi pour en discuter

Le récent développement massif de l’intelligence artificielle, des data centers, des services de streaming, a mis en lumière une réalité : le numérique ne sera jamais neutre si nous ne repensons pas nos usages.

Expainer videos et enjeux environnementaux

Mon travail pour The Shift Project démontre qu’il est possible d’allier création visuelle, rigueur scientifique et engagement environnemental. À une époque où la consommation numérique explose, il me paraît d’autant plus essentiel de rendre visible ce qui est invisible.

Je serai ravi d’échanger sur vos besoins et de vous aider à donner vie à votre message.

Produire des contenus — vidéos, sites, flux — en conscience de leur impact, allonger la durée de vie des équipements, limiter le stockage inutile, questionner la fréquence des streaming, sont autant d’axes que le secteur doit explorer.

Si le numérique constitue une partie de la solution, il ne doit pas devenir une nouvelle source de dégradation climatique. À travers des projets comme celui-ci, nous pouvons — et devons — repenser nos manières de produire et de consommer l’information.